Ce sont faits inouïs, GRAND ROI, que tes victoires !
L’avenir aura peine à les bien concevoir ;
Et de nos vieux héros les pompeuses histoires
Ne nous ont point chanté ce que tu nous fais voir.
Quoi ! Presque au même instant qu’on te l’a vu résoudre,
Voir toute une province unie à tes États !
Les rapides torrents et les vents et la foudre
Vont-ils, dans leurs effets, plus vite que ton bras ?
N’attends pas, au retour d’un si fameux ouvrage,
Des soins de notre muse un éclatant hommage.
Cet exploit en demande, il le faut avouer ;
Mais nos chansons, GRAND ROI, ne sont pas si tôt prêtes ;
Et tu mets moins de temps à faire tes conquêtes
Qu’il n’en faut pour les bien louer.
Au Roi, sur la conquête de la Franche-Comté
Poème de JEAN-BAPTISTE POQUELIN DIT MOLIERE